C'est un épisode de sa vie qu'elle n'oubliera jamais, un moment où l'amour et les excès n'ont plus fait qu'un. Au début des années 70, Jane Birkin, jeune actrice reconnue en France depuis sa prestation dans La Piscine avec Romy Schneider, rencontre Serge Gainsbourg. Le début d'une folle passion, qui donnera une petite fille, Charlotte, mais également d'un gouffre dans lequel tombe le chanteur.
Rongé par ses excès, notamment par un alcoolisme qui le laisse parfois étendu sur le sol, et très violent avec sa femme, il finit par la voir fuir avec ses deux filles Kate Barry, 13 ans et née d'une première union, et Charlotte, bien sûr, qui n'avait que 9 ans. Conscient de ses actes, il en avait même parlé à la télévision.
"Jane est partie par ma faute, je faisais trop d'abus, je rentrais complètement pété, je lui tapais dessus. Quand elle m'engueulait, ça me plaisait pas : deux secondes de trop et paf... elle en a subi avec moi mais ensuite c'est devenu une affection éternelle..." avait-il expliqué après leur rupture. Jane Birkin, récemment, en avait rajouté : "Il y a eu beaucoup de crises. J'en ai eu marre d'être sa chose ". Parlant de " scènes de violences", pendant laquelle "Gainsbourg lui en met une ou deux", elle avait cependant nuancé : "J'ai écrasé sur lui une cigarette. J'ai fait autant. J'ai envoyé une tarte à la crème, c'était à ne pas faire. J'étais agitée par l'alcool (...) avant ça j'avais été humiliée".
Malgré tout, difficile pour eux de se séparer vraiment : une fois l'histoire d'amour passée, ils avaient finalement réussi à créer une belle amitié. Serge Gainsbourg avait notamment vécu pendant 8 ans chez son ex-compagne, qui avait quant à elle refait sa vie avec Jacques Doillon. Il avait même été nommé parrain de leur fille Lou, également devenue chanteuse et actrice depuis.
Dans une interview au Nouvel Observateur, elle avait d'ailleurs raconté ses souvenirs avec le père de sa demi-soeur. "Serge était toujours à la maison, entre mon père et ma mère, j'ai grandi avec lui, en pensant très fort au moment où il allait enfin laisser mes parents s'aimer tranquillement, avait-elle révélé. Petite, je l'amusais parce que je lui rentrais dedans, je n'avais pas peur de lui et en même temps, j'étais folle de lui. Il était le Judas de ma vie et je me demande ce qu'il penserait de ma musique... J'ai été heureuse de faire écouter mon album à la soeur de Serge qui m'a dit que comme lui, je savais faire des mélodies".